-Moi, j'écris beaucoup avec les mots des autres. J'écris comme les gens parlent, je fais plutôt des portraits, j'écris pas vraiment ma vie, mes sentiments. Surtout pas dans un spectacle comme celui-là. Il y a des personnages jeunes, des personnages un peu plus vieux, mais ils sont tous sympathiques pour moi. Quelque chose les rend sympathiques même quand ils sont assez méchants.
-C'est un peu les caractéristiques du siècle que d'avoir affaire à des gens qui, tous, veulent sortir de l'anonymat.
-Oui, à cause des médias, de la télévision. Elle joue un grand rôle dans le spectacle.
-Qu'est-ce qu'un grand rock-opéra ?
-Question difficile. C'est un peu la transposition moderne d'un opéra. Ça chante tout le temps. C'est pas une comédie musicale, il n'y a pas L'opéra-rock, c'est passionnant. Ça a des rapports avec l'opéra. C'est un drame lyrique et, en même temps, c'est de la musique moderne.
-L'investissement est colossal.
-On est condamnés au succès.
-Ou c'est la catastrophe.
-Je vous en parle pas !
-Il y a eu des précédents.
-Oui.
-On attend avec intérêt l'accueil que va réserver le public à "Starmania", l'opéra-rock...
-Sur scène :
France Gall
,
Diane Dufresne
,
Fabienne Thibeault
,
Nanette Workman
et
Daniel Balavoine
. Ce sera l'un des spectacles de l'année.
-Les billets du spectacle qui durera jusqu'au 3 mai sont déjà vendus à 60 %.
-Ça y est, nous y sommes. Le 10 avril 1979, l'événement musical en France, c'est bien "Starmania" dont la première a lieu à Paris. Tout le monde en parle. Les ventes de disques ont continué sur leur lancée. Les tubes de l'opéra-rock passent sur toutes les radios, relayés depuis quelques semaines par "Besoin d'amour", créé à l'occasion de la 2e édition du double album.
-J'ai besoin d'amour...
-Tout au long de la journée, les caméras des chaînes de télés sont braquées sur la salle du Palais des Congrès.
-
France Roche
.
-
Michel Berger
, pourquoi travaillez-vous depuis 3 ans à "Starmania" ? D'où vous vient cette idée ?
-Un compositeur a toujours envie de faire un spectacle musical. J'ai toujours pensé qu'on pouvait faire des spectacles musicaux francophones, en collaboration avec des gens qui viennent du Québec.