Georges Pompidou
, collaborateur du général de Gaulle,
-28 février 1958: en première page de Paris-Presse,
Georgette Elgey
écrit: "Prochaine rentrée politique du général de Gaulle ?" L'information surprend. Personne n'y croit. Trois mois plus tard, le 29 mai 1958, sur la route de
Colombey-les-Deux-Eglises
à Paris, dans la nuit, deux voitures noires se font des appels de phares. sort de sa voiture, va vers celle du général, s'entretient avec lui et regagne son véhicule. "C'est à votre tour", dit-il à
Raymond Janot
, conseiller d'Etat. Récit de
Raymond Janot
: "J'avais dit à Pompidou combien la délégation de pouvoirs constituants "envisagée par les gaullistes me paraissait dangereuse. "Je lui avais expliqué le processus inattaquable "pour mettre au point le projet constitutionnel. "Il m'a demandé de venir l'expliquer au général." "Les 1ers mots du général ont été: "'C'est vous qui avez quelque chose à m'apprendre ? J'écoute.’ "Une fois mon exposé terminé, de Gaulle met fin à l'entretien. "'Si les choses se déroulent comme je le crois, "'vous entrerez à mon cabinet. Vous y serez chargé "'des problèmes constitutionnels.” De Gaulle avait pourtant décidé, en mai 1953, de quitter la politique. Le Rassemblement du Peuple Français, qu'il avait créé en 1947, était parti en guerre contre la Ive République. Pour tous les politiques, de Gaulle était devenu l'homme à abattre. La France va mal. Des milliers de jeunes Français partent vers l'
Algérie
. La France va mal. Des gouvernements impuissants se succèdent à un rythme accéléré, les dettes s'accumulent. Comment la France pourrait-elle alors conserver un rang ?
-Tel est le contexte dans lequel le général de Gaulle, éloigné du pouvoir depuis 12 ans, depuis janvier 1946, va revenir aux affaires. Le gouvernement qu'il va former en juin 1958 dure jusqu'en janvier 1959. Ces 7 mois sont très mal connus parce qu'ils appartiennent a la IVe République et qu'on braque toujours les projecteurs sur la Ve République. C'est pourtant une période des plus importantes et des plus fascinantes de notre histoire.